En réponse à l’invasion ukrainienne, la France a mis en œuvre des mesures d’économie d’énergie qui constituent non seulement une solution temporaire mais font également partie de son engagement en faveur des objectifs environnementaux. Voyons comment le pays a réduit sa consommation d’électricité de près de 10 % cette saison.
Le contexte et le but
Lancé au début de l’hiver, le plan sobriété énergétique français était une réaction à la hausse des prix du gaz due aux actions en Ukraine et aux défis auxquels est confrontée l’industrie nucléaire française. Quelles que soient les raisons immédiates, le gouvernement a insisté sur la poursuite de ces pratiques, dans le but d’atteindre une réduction significative de 30 % de la consommation totale d’énergie d’ici 2040. Les mesures s’étendaient sur trois catégories :
• actions obligatoires pour les organismes gouvernementaux,
• les actions attendues pour les entreprises,
• et des actions volontaires auprès des ménages.
Alors que l’hiver touche à sa fin, la France a atteint une réduction de 9,7 %, juste en dessous de son objectif de 10 %.
Contribution des ménages
Malgré le caractère volontaire des mesures prises par les ménages, Enedis, le gestionnaire du réseau électrique français, a constaté une réelle adhésion des citoyens aux méthodes d’économie d’énergie. Entre le 10 octobre et le 5 février, tous les départements français ont enregistré une baisse de leur consommation domestique d’électricité, comprise entre 4 et 14 %. Les réductions les plus considérables ont été observées dans les départements les plus chauds du sud. Un hiver inhabituellement doux, avec un réveillon du Nouvel An le plus chaud depuis 1947, a également joué un rôle dans cette réduction. De plus, les ménages français ont été protégés de la flambée des coûts de l’électricité qui prévaut dans toute l’Europe en raison du plafonnement des prix.
Impact sur les entreprises
Une part importante des économies d’électricité est attribuée au secteur des entreprises. Comme les plafonds de prix gouvernementaux ne couvraient pas toutes les entreprises, de nombreuses industries, confrontées à la hausse des coûts de l’électricité, ont choisi de réduire les heures de fonctionnement, réduisant ainsi la consommation d’électricité. Certaines modifications apportées par les entreprises, comme éviter un éclairage inutile et une climatisation avec portes ouvertes, sont désormais devenues des obligations.
Mesures dans le secteur public
Les modifications obligatoires dans le secteur public, qui devraient persister, comprennent des pratiques telles que le maintien
- du chauffage des bureaux à un maximum de 19°C,
- la réduction de la température dans les lieux publics comme les installations sportives.
Le code de la fonction publique a également été actualisé pour privilégier le train par rapport à la voiture pour les transports. De plus, les autorités régionales ont mis en œuvre des pratiques telles que l’extinction plus précoce de l’éclairage public, compte tenu de la hausse des coûts de l’électricité.
Regard vers l’avenir : l’été et l’hiver suivant
L’été est généralement marqué par une diminution de la consommation d’énergie, avec le chauffage éteint et l’utilisation limitée des climatiseurs dans les foyers français. Les directives existantes concernant une température maximale de climatisation de 22°C et l’interdiction de garder les portes ouvertes dans les commerces climatisés contribueront aux économies d’énergie. Alors que nous anticipons la prochaine saison hivernale, alors que les usines pourraient augmenter leur consommation, plusieurs nouvelles habitudes, telles que la réduction du chauffage et la limitation de l’éclairage inutile, devraient devenir des pratiques permanentes.