Dans la course compétitive visant à devenir l’épicentre européen des start-ups technologiques, la Suisse apparaît comme un favori inattendu. Alors que des villes comme Londres, Berlin et Paris tiennent traditionnellement les rênes, Zurich et Lausanne gagnent rapidement du terrain, attirant l’attention des secteurs colossaux de la technologie et du capital-risque.
La Suisse a connu un afflux record d’entrepreneurs au premier semestre
Les données de l’Institut de la Jeune Entreprise de la FIJ révélant que plus de start-ups ont été enregistrées au cours de cette période que jamais auparavant. Le nombre a atteint près de 26 000 personnes, soit une augmentation de 4,5 % par rapport à l’année précédente. Cet esprit d’entreprise ne se limite pas à la quantité mais aussi à la qualité, la Suisse disposant d’un portefeuille croissant d’entreprises licornes, notamment dans le secteur technologique. Des entreprises comme Scandit, Climeworks, SonarSource et Proton témoignent de cet essor.
Selon Pascal Mathis, co-fondateur de la société suisse de capital-risque Wingman Ventures, cette croissance sans précédent peut être attribuée à un changement culturel et à l’influence des universités techniques de premier plan du pays.
«L’un des éléments a été le changement culturel que nous avons observé ces dernières années, les jeunes Suisses étant désormais beaucoup plus confiants quant au lancement de leur propre entreprise au début de leur carrière plutôt que d’aller travailler pour, par exemple, l’une de nos grandes banques», Mathis articulé.
Le rôle important des universités techniques, de l’ETH de Zurich et de l’EFPL de Lausanne, dans la promotion des talents mondiaux ne peut être surestimé. Ces établissements, riches en diversité et en qualité, comptent désormais une population étudiante dépassant celle des instituts renommés comme le MIT.
La Suisse, l’attraction des géants de la technologie
L’écosystème technologique du pays est encore renforcé par l’arrivée d’entreprises technologiques mondiales comme IBM, Google, Disney, Nvidia, Meta, Huawei et Intel. Ces géants ne sont pas seulement attirés par le riche vivier de diplômés hautement qualifiés, mais également par la réputation internationale de la Suisse en matière d’innovation et de sophistication commerciale. Le pays a récemment décroché la première place de l’indice mondial de l’innovation pour la 13e année consécutive.
Le monde des start-up en Suisse bénéficie également d’une attention accrue de la part des investisseurs en capital-risque. Bessemer Venture Partners, Sequoia, Index Ventures et d’autres investissent pour la première fois dans le pays. Rien que l’année précédente, les entreprises technologiques suisses ont levé près de 4 milliards de francs au cours de plus de 380 levées de fonds. Jérôme Levrat et Vaïk Müller du cabinet d’avocats CMS soulignent:
«Malgré un environnement [économique] difficile, la Suisse a conservé sa réputation de place privilégiée pour les investissements de haute technologie.»
Le chemin à parcourir
Cependant, le défi de retenir ces start-ups florissantes à l’intérieur des frontières du pays reste de taille. Le gouvernement suisse et les sociétés de capital-risque intensifient leurs efforts pour garantir que ces entreprises prometteuses restent suisses.
«Presque toutes les pièces du puzzle sont en place – c’est notre opportunité de construire la Silicon Valley européenne», a déclaré Mathis avec optimisme. «Mais nous devons redoubler d’efforts pour convaincre ces entreprises de rester en Suisse.»
Avec sa scène technologique en plein essor, son innovation inébranlable et son paysage d’investissement en plein essor, la Suisse ne se contente pas de participer à la course pour devenir le paradis européen des start-ups technologiques: elle progresse régulièrement pour en devenir le leader.
La question demeure: la Suisse peut-elle consolider ses acquis et transformer son paysage technologique en plein essor en la prochaine Silicon Valley européenne? Seul le temps nous le dira.