Les nuages d’orage imminents sur le secteur français de la construction laissent présager une année difficile à venir, comme le souligne Scott Hazelton d’IHS Markit. Le secteur a déjà connu un déclin, comme en témoignent les dernières données HCOB PMI compilées par S&P Global, indiquant une réduction des nouvelles affaires et un manque de dynamisme de la demande. En outre, l’accélération du taux d’inflation des coûts, associée à la détérioration des performances des fournisseurs, dresse un tableau inquiétant.
- Le mois d’août a été marqué par une détérioration des conditions d’exploitation.
- Une baisse significative des nouvelles affaires.
- Le taux d’inflation des coûts a augmenté.
Malgré cela, une contraction de 1,5% est attendue des dépenses totales réelles de construction en France pour 2023. Cette tendance devrait se poursuivre en 2024 avec une baisse projetée de 0,1%, influencée par les hausses de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne.
Secteur résidentiel: un regard plus attentif
Le secteur résidentiel connaît un ralentissement notable, les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) révélant une récession technique dans le secteur de la construction. La valeur ajoutée brute (VAB) réelle dans la construction a diminué de 1% au deuxième trimestre 2023, après une baisse de 0,3% au trimestre précédent.
- Une baisse trimestrielle de 13,3% des logements neufs réservés commercialisés par les promoteurs.
- Une baisse de 8,8% et 14,4% des logements nouvellement commercialisés par rapport au trimestre et à l’année précédents, respectivement.
- Une baisse nette et continue de la demande de prêts au logement.
Selon Hazelton, Le secteur résidentiel sera le principal frein à la croissance globale du secteur en 2023, avec une baisse prévue de 2,5% des dépenses réelles.
Une nouvelle baisse de 0,9% est attendue en 2024 en raison de la hausse de l’inflation, de la hausse des taux d’intérêt et des normes de prêt plus strictes ayant un impact sur la demande de logements.
Infrastructures et structures non résidentielles: état actuel
Les segments non résidentiels et des infrastructures ne sont pas épargnés par les défis de l’industrie. Une baisse de 0,3% est prévue dans les structures non résidentielles en 2023, attribuée au resserrement des conditions financières et à l’incertitude économique ambiante. Les dépenses de construction d’infrastructures devraient diminuer de 1% en 2023 mais augmenter de 1,8% l’année suivante, soutenues par le plan de relance «France Relance».
- Les mises en chantier non résidentielles en termes de superficie ont diminué de 19,8%.
- La construction d’infrastructures est soutenue par le plan «France Relance» de 100 milliards d’euros.
- L’Union européenne finance 39,4 milliards d’euros pour le plan national de relance et de résilience (PNRR).
Le NRRP prévoit une allocation substantielle de 4,4 milliards d’euros pour la modernisation des chemins de fer. En outre, de nouveaux projets ferroviaires, comme la liaison à grande vitesse Turin-Lyon, d’une valeur de 25 milliards d’euros, offrent une lueur d’espoir au milieu des défis.
Un aperçu du futur
Le paysage de la construction industrielle et commerciale évolue, façonné par des facteurs économiques et sociétaux externes. Les perspectives de construction d’installations industrielles sont sombres après 2023, tandis que la construction de bureaux montre à peine des signes de croissance. Le passage au travail à distance a eu un impact significatif sur le paysage de la construction de bureaux, les dépenses étant principalement concentrées sur la rénovation ou le développement d’espaces de bureaux de premier ordre.
- L’hôtellerie a connu une reprise après la pandémie, mais elle est confrontée à un déclin potentiel en raison de l’affaiblissement de l’économie mondiale.
- La construction de commerces de détail est aux prises avec l’essor du commerce électronique.
- La construction institutionnelle offre un côté positif, avec une croissance attendue dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
Ces connaissances, ainsi que les défis existants et émergents, façonnent un récit complexe mais crucial pour l’avenir de l’industrie française de la construction. L’adaptabilité, la planification stratégique et l’innovation seront probablement les éléments clés pour surmonter les difficultés imminentes.