Dans une démarche cruciale qui soutient l’engagement climatique de la France, le président français Emmanuel Macron a dévoilé un programme prometteur de location de véhicules électriques (VE) à 100 €/mois, dont le lancement est prévu en novembre.
Donner la priorité à la production européenne
Il y a un hic: seules les voitures produites dans l’Union européenne seront à l’honneur. L’annonce de Macron s’inscrit parfaitement dans le plan plus large de la France visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5% par an, avec pour objectif une réduction de 55% d’ici 2030 par rapport aux mesures de 1990.
Macron, promettant un déploiement de “quelques dizaines de milliers de voitures” d’ici 2024 et indiquant une portée étendue dans les années suivantes, a expliqué:
“A partir de novembre, nous pourrons déployer un nouveau programme de location de voitures électriques”.
S’adresser à un public plus large
Conçu pour les plus défavorisés, ce programme est une initiative visant à faire passer les préférences en matière de véhicules des moteurs à combustion traditionnels vers leurs homologues électriques. D’ici 2035, la vente de voitures neuves émettant du CO2 appartiendra au passé historique dans tous les pays de l’UE.
Macron, faisant allusion à la menace que représentent les acteurs extérieurs dominants, notamment la Chine, sur le marché automobile français, a souligné:
“Nous souhaitons que ce projet donne accès aux voitures électriques fabriquées en Europe”.
Un œil sur la concurrence mondiale
Avec des géants de l’automobile comme Renault et Stellantis ancrés sur son territoire, la France surveille avec prudence l’influence croissante de la Chine, qui s’infiltre rapidement sur les marchés européens. D’ici 2022, les marques chinoises détenaient 8% du marché européen des véhicules électriques. Selon les données de la Commission européenne, cette hausse pourrait atteindre 15% d’ici 2025.
Pour qu’une voiture soit affectée à cette nouvelle initiative, elle doit être en accord avec les nouvelles lignes directrices françaises du “bonus vert”. Ces réglementations accordent des avantages monétaires aux amateurs novices de véhicules électriques si les émissions cumulées de la production des véhicules restent dans les limites fixées, réduisant ainsi subtilement l’attrait des voitures chinoises.
Développant ce nouveau projet de location de véhicules électriques, le ministre français des Transports Clément Beaune l’a qualifié de “plan d’écologie sociale” lors d’une conversation avec France Inter. L’agenda? Rendre les véhicules électriques fabriqués en Europe plus économiques tout en renforçant la “souveraineté écologique”.
Les analyses du Ptolemus Consulting Group révèlent un contraste saisissant entre les trajectoires des prix des véhicules électriques en Chine et en Europe. De 2015 à 2022, les prix des véhicules électriques en Chine ont chuté d’environ 50%, oscillant de 67 000 € à 32 000 €. À l’inverse, les prix européens des VE ont bondi de 17% au cours de la même période, passant d’un peu moins de 49 000 € à plus de 55 000 €, les rendant insaisissables pour de nombreux Européens.
Les marques automobiles de renom MG, Dacia et Fiat, malgré leurs offres de leasing inférieures à 100 €/mois en France, se retrouvent exclues de ce programme en raison de l’origine chinoise de leur flotte, comme l’a révélé le média expert Numerama.
La vision de Macron va au-delà des stratégies à court terme. Au point culminant de son mandat présidentiel en 2027, la France est déterminée à produire plus d’un million de véhicules électriques. Pour concrétiser cette vision, Macron a dévoilé son projet d’audit complet des actifs miniers de la France, compte tenu du rôle indispensable des matières premières critiques comme le lithium dans la production de batteries électriques.