Partout en France, les villes adoptent à nouveau le tramway, le reconnaissant non seulement comme un moyen de transport public respectueux de l’environnement, mais aussi comme une œuvre d’art en mouvement. Aujourd’hui, plus de 30 villes en France disposent de réseaux de tramway et de nombreux projets sont en cours pour les étendre.
De grandes villes telles que Strasbourg, Toulouse, Reims et Rouen ont intégré des systèmes de tramway qui complètent les services de bus et de train existants. Toutefois, Paris se distingue par son réseau de tramway qui dessert essentiellement la banlieue sans atteindre le cœur de ville. Il est impressionnant de constater que la France abrite désormais plus de 10 % du total des réseaux de tramway d’Europe.
On peut se demander, après d’importants efforts pour les supprimer au XXe siècle, pourquoi les collectivités territoriales françaises ont-elles ravivé leur passion pour le tramway au XXIe siècle ?
Impact positif sur les tournées
Le maire écologiste de Tours, Emmanuel Denis, a célébré en août le dixième anniversaire du tramway de la ville. Louant ses avantages, il a déclaré :
«Nous accueillons désormais en moyenne environ 65 000 passagers par jour, dépassant notre objectif de 50 000».
Il attribue à l’introduction du tramway en 2013 la réduction du nombre de voitures dans les rues de 25 000, réduisant ainsi les émissions de dioxyde de carbone de 40 000 tonnes chaque jour. Denis poursuit :
«Nous avons revitalisé les quartiers politiques de la ville et transformé Tours. Le tramway de Tours au design unique, apprécié de beaucoup, est en effet devenu l’emblème de la ville.»
Tours attend avec impatience le lancement de sa deuxième ligne de tramway, qui devrait accueillir 35 000 passagers quotidiens supplémentaires, en mars 2028. Soulignant la tendance plus large, Denis a noté :
«L’histoire nous guide. Nous observons une popularité croissante des transports publics et des initiatives de « mobilité douce.»
Expression artistique et bénéfices environnementaux
Plus de 1,1 million de personnes à Paris et plus d’un demi-million à Bordeaux utilisent quotidiennement le tramway. De plus, ces tramways ne sont pas seulement fonctionnels : ce sont des œuvres d’art. Par exemple, le tramway de Marseille ressemble à la proue d’un navire antique, tandis que les tramways de Montpellier se parent d’oiseaux, de fleurs et de végétation. À Tours, le tramway a été imaginé comme une œuvre d’art, un mélange esthétique de métal, de miroirs et de lumières.
De plus, ces tramways électriques produisent des émissions minimales. Les progrès suggèrent que les futurs tramways pourraient être alimentés par des piles à combustible à hydrogène, n’émettant que de l’eau. L’herbe fréquemment vue entre les rails du tramway est un choix écologique, contribuant à la régulation de la température.
Pour de nombreuses villes françaises, les tramways constituent le moyen de transport le plus rapide et le plus efficace dans les zones centrales. Intégrées aux bus et aux trains locaux, la plupart des villes proposent des forfaits combinés couvrant les services de bus, de tramway et de métro.
Expansion des transports publics
Tandis que les tramways gagnent du terrain, la France améliore simultanément ses transports publics dans leur ensemble, en particulier dans les zones urbaines. Malgré des rapports occasionnels soulignant des problèmes tels que des grèves ou des retards de maintenance, de nombreuses villes offrent des services efficaces. De nombreuses régions comme Calais, Dunkerque et Niort proposent des lignes de bus gratuites en ville.
Certaines localités, dont Rouen et Nantes, proposent ou ont expérimenté la gratuité des transports en commun à des horaires précis, principalement le week-end. L’objectif principal est de réduire la congestion routière en favorisant les déplacements en bus, réduisant ainsi l’impact environnemental des voitures.
Toutefois, des défis persistent. Dans de nombreuses régions rurales, la voiture reste indispensable en raison de l’insuffisance des transports publics. Cette dépendance non seulement pèse financièrement sur les ménages ruraux, mais entre également souvent en conflit avec les objectifs environnementaux du gouvernement. Pour combler cet écart de transport urbain-rural, le gouvernement a lancé un fonds de 90 millions d’euros, aidant les autorités locales à introduire des services de mobilité «innovants et solidaires», réduisant ainsi la dépendance à l’automobile.